Texts




Paul Destieu is a Marseille based artist, his media practice includes the creation of installations, videos and sound works. His research questions the evolution of media and their situations within our contemporary environment, noticeably influenced by the history of technologies, languages, cinema and sound. His creations grasp tentions between the emergence and disappearence of traditional and contemporary techniques exploring the border between emergence and collapsing of system, as many attempts to shift our perceptions of modern history.

His works have been exhibited in France, Germany, United Kingdom, United States and he is represented in several public art collections (FRAC P.A.C.A., F.C.A.C. Marseille, Les Nouveaux Collectionneurs). He is graduated from the Institut d’Arts Visuels in Orléans in 2006, he has also studied at the Academy of Fine Arts in Warsaw, Poland.
He is co-​​founder of Otto-​​Prod and orga­nizes resi­dence pro­gramme and exhibitions.

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Paul Destieu, né à Cahors en 1982, vit et tra­vaille à Mar­seille, France.

Ses recherches inter­rogent l’évolution des médias et la place qu’ils occupent dans notre envi­ron­nement actuel. Ses réflexions sont sen­si­blement nourries par l’histoire des tech­no­logies, des lan­gages, du son et du cinéma. Sa pra­tique de l’image se déve­loppe dans une relation élargie à d’autres médias, à la recherche de nou­velles formes d’expression et de logiques de création par le biais du son, de mises en espace, des outils numé­riques et de l’architecture. Son travail investit de manière trans­versale les ten­sions qui se jouent entre l’émergence et la dis­pa­rition d’outils à dif­fé­rentes époques. Il s’agit alors de pousser ces tech­no­logies dans leurs retran­che­ments, à la limite de leur point de rupture, pour ali­menter autant de sens de relecture de notre histoire.

Son travail a été exposé en France, en Alle­magne, au Royaume-​​Uni et aux Etats-​​Unis. Il est diplômé de l’Institut d’Arts Visuels d’Orléans, (DNAP en 2004 et DNSEP en 2006), il a également étudié à l’Académie des beaux-​​arts de Var­sovie, Pologne. Son travail est repré­senté dans les col­lec­tions du FRAC P.A.C.A., F.C.A.C. Mar­seille, Les nou­veaux collectionneurs.
Il est à l’initiative d’Otto-​​Prod /​ La Vitrine et par­ticipe à la mise en place de pro­grammes de rési­dence et d’expositions.

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Paul Destieu s’intéresse aux trans­for­ma­tions des images, de leurs statuts, de leurs modes de création, de dif­fusion et de leur consom­mation. Il se définit comme un obser­vateur de la pro­pa­gation des tech­no­logies dans nos sociétés. Ses travaux se déploient comme des expé­ri­men­ta­tions plas­tiques qui ques­tion­nennt ces dif­fé­rents média comme des actions et des flux, des appa­ri­tions et des codes nous per­mettant de saisir les contours sen­sibles de nos com­por­te­ments et de notre envi­ron­nement.

Il déve­loppe des stra­tégies d’exploration des média – numé­riques ou ana­lo­giques – inter­ro­geant leurs limites, en se jouant des esthé­tiques qu’ils pro­duisent. Faisant réfé­rence à la « théorie des média », il tente de faire appa­raître la dimension poli­tique qu’ils véhi­culent, ne serait-​​ce que par le simple fait de constituer la matière sen­sible d’une époque.

Paul Destieu procède par décom­po­sition, collage, sur­im­pression ou entre­la­cement. Il cherche à faire appa­raître des struc­tures, à constituer des syn­taxes, à mani­fester l’organisation des gestes, l’articulation des actions. Il tra­vaille à révéler la maté­rialité du code, des données en tant qu’éléments consti­tutifs de notre milieu. L’image, le son, le mou­vement ne sont plus ici sim­plement détachés de leur support ou de leur source, mais ils forment ensemble une totalité orga­nique devenant ainsi le témoin et l’esprit de notre époque.

Il examine et étudie les sono­rités des « mécanismes-​​horloges » de dif­fé­rentes machines (carac­té­risées par les notions de per­for­mance et de pro­duc­tivité). Les rythmes pro­duits par leurs sono­rités deviennent alors des archi­tec­tures dyna­miques per­mettant la mesure du temps. Chaque machine se trans­forme dans son travail en un ins­trument musical qu’il expé­ri­mente en col­la­bo­ration avec des musi­ciens.

Il s’intéresse aux dif­fé­rentes formes de trans­mission du signal ainsi qu’aux modes de dif­fusion de l’information en jouant sur les trans­for­ma­tions entre les dif­fé­rents états de la matière infor­ma­tion­nelle. Ces travaux exposent les alté­ra­tions pro­duites par ce pro­cessus de dépla­cement et de flux : perte ou dis­torsion d’une partie de l’information, aber­ra­tions visuelles ou sonores, défauts de res­ti­tution. Il réin­vestit avec des outils contem­po­rains les tech­niques de séquençage et d’appréciation du mou­vement héritées des cou­rants artis­tiques modernes et de la chro­no­pho­to­graphie jouant avec des formes ana­chro­niques. Ses travaux cherchent tantôt à mesurer la capacité de pro­pa­gation et de résis­tance du signal dans son envi­ron­nement, tantôt à tra­duire sa durée en une forme, à la croisée de l’écoute et du regard.

Paul Destieu ques­tionne l’architecture de nos per­cep­tions et de ce qui fait « langage ». Il donne vie à des dis­po­sitifs, des ins­tal­la­tions et des per­for­mances dans les­quels la structure – visuelle ou sonore – cherche à s’affranchir de l’autorité des formats. Cette approche nous invite à par­tager une expé­rience mettant lit­té­ra­lement en jeu les concepts de temps, d’espace et de mou­vement.

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As an artist, Paul Destieu takes an interest in the transformation of images, of their status, of the ways they are created, spread and consumed. He regards them at once as actions and flows, apparitions and codes. He takes them as moving fragments of our environment and addresses them as the sensitive outlines of our behaviors. Paul Destieu thus defines himself as an observer of the proliferation of technologies within our societies, but being an artist, he develops an active observation expending through various experiments, endeavors and explorations, questionings and shift of perception. The purpose here is to develop formal strategies to explore the media – either digital or analogical – so as to understand their limitations, to make light of the esthetic canons they produce and to reveal the political views they convey, if only in the simple fact that they are the sensitive matter of an era.

From system to matter

The images are confronting with matter. Challenging the simplistic cliché reducing the integration in the flow of the media as a simple dematerialization, Paul Destieu harnesses the media process as a laboratory to investigate materials and temporalities. He uses various processes, mixing deconstruction, clustering, superimposition and interlacing. He aims at revealing structures, at organizing syntaxes, at exposing the organization of gestures, the structuring of actions. He attempts to uncover the activity through which we perceive, with our tools and codes, the data of our environment. The image, the sound, the movement are not simply separate from their medium or source here, but they form an organic whole. This whole is redefined by every era. It is its witness, it reflects its spirit.

A default metric system

It is in studying the sound productions and “clocks-mechanisms” of various machines (characterized by the notions of performance and productivity) that Paul Destieu got to understand sound as a dynamic architecture and to conceive rhythm as a subjective measure of time. Every machine, viewed as a medium and a creative tool, thus becomes a possible musical instrument whose morphology and sound potential are tested out in association with musicians. By assembling, distorting, dissecting or combining, the artist explores their means of rhythmical expression. Physicality of the instrument, body language, movement, listening orientation, notation systems and composition are so many patterns laying out the direction of his latest works.

Ana­chro­nisms and tech­nical chaos

Paul Destieu is interested in the means of transmission of the signal – propagation of the information, live or pre-recorded… – and its transformations (through amplification, encoding, etc.), exploiting the transition between these different states (either mechanical, electrical or digital). His works display the resulting alterations in this transformation and adaptation process : loss or distortion of part of the information, visual or sound aberrations, reproduction defects. The notion of gesture (notably the gesture preceding the sound for the musician) thus becomes a central issue in his research. Using contemporary tools, he reemploys the techniques of sequencing and assessment of the movement inherited from modern artistic trends and from chronophotography. Marked by a tendency to anachronism, his works aim sometimes at measuring the capacity for propagation and resistance of the signal in its environment, sometimes at expressing its duration as a shape.

By linking together these hybrid compositions at the junction between listening and looking, Paul Destieu challenges the architecture of our perceptions and what makes “language”. He gives life to devices, installations and performances in which the structure – either sound or visual – strives to emancipate from the authority of formats to share an experience by literally bringing into play the concepts of time, space and movement.



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